Sécurité routière
 
  Sécurité routière   3 questions à Bruno Restout,
victime d’un accident,
sauvé par son airbag moto
 
 
• Pourquoi avoir choisi de vous équiper d’un gilet airbag moto ?
J’ai passé mon permis moto assez tardivement, à l’âge de 60 ans, il y a maintenant 5 ans. Avec ma moto, j’ai beaucoup voyagé en Europe, environ 30 000 kilomètres par an. Un jour, je suis tombé par hasard sur la vidéo d’un cavalier qui s’est fait renverser, puis écraser, par son cheval. J’ai été très impressionné par ces images. J’ai tout de suite transposé ce drame avec ma moto : même si le cheval était plus gros que ma moto, elle est très lourde et j’ai soudain pris conscience du risque auquel je m’exposais. Deux jours plus tard, j’achetais un gilet airbag sur internet.

• Dans quelles circonstances cet airbag vous a-t-il sauvé la vie ?
Trois mois après cet achat, j’ai traversé la France à moto pour rejoindre mon épouse dans les Pyrénées. En passant aux abords de Bourges sur une nationale, vers 8h du matin, j’ai aperçu une voiture arrêtée à un stop. Au moment où je l’ai croisée, la conductrice a démarré car elle ne m’avait pas vu. Sa voiture m’a percuté alors que je roulais à 90 km/h.

Je ne sais pas à combien de mètres du sol je me suis élevé dans les airs, mais tous les témoins de la scène ont dit que c’était vertigineux ! Quand j’ai recouvré mes esprits, j’étais allongé sur la ligne blanche au milieu de la route, à vingt mètres de la carcasse de ma moto. Puis, quand j’ai ouvert les yeux, je comptais mes vertèbres dans ma tête et tout me semblait normal, mais les personnes autour de moi me disaient de rester immobile. C’est à ce moment-là que je me suis souvenu que je portais un airbag moto. Lors de son déclenchement, et aussi lors du contact avec le sol, je n’ai rien senti, ni choc, ni douleur. Ce qui est très intéressant avec cet équipement, c’est qu’il maintient parfaitement le casque en place. J’ai ainsi échappé à la mort ou à l’invalidité par rupture des cervicales, le coup du lapin, et en faisant office de matelas, l’airbag m’a sauvé la vie. Je n’ai souffert d’aucune blessure grave, hormis un hématome très léger à la cuisse gauche.

C’est moi, la victime, qui ai consolé la conductrice responsable de l’accident. Elle était effondrée au pied de son véhicule, persuadée qu’elle m’avait tué. Les secours sont arrivés mais ils n’ont pas eu à me transporter à l’hôpital. Ma moto est repartie dans un triste état chez le concessionnaire, qui m’a aussitôt prêté un autre véhicule, et j’ai pu repartir dès le lendemain vers le sud.

• Aujourd’hui, vous ne quittez plus votre airbag ?
C’est ma seconde peau. Depuis cet accident, j’enfile mon gilet airbag comme mes gants ou mon casque. Il ne me viendrait pas à l’idée d’aller au bureau de poste distant d’un petit kilomètre de chez moi sans l’avoir sur le dos. J’en ai d‘ailleurs offert un à ma femme et à mes amis motards les plus proches.

Je me sens investi d’une mission sur le sujet airbag. Quand je rencontre un motard, je lui montre mon gilet, je lui fais essayer et je lui raconte mon accident. Je me dis que si j’arrive à convaincre ne serait-ce que 2 ou 3 motards, ce sera peut-être 2 ou 3 vies épargnées. En vérité, j’ai du mal à les convaincre, peu de motards en portent et cela me désole.

Le jour où l’ensemble des motards réalisera l’importance vitale du gilet, je suis sûr qu’il sera porté massivement car la communauté des motards est très soudée. Je pense aussi que les moto-écoles ont un vrai rôle à jouer. Il faut éduquer les jeunes pendant leur formation.