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COVID_19 : Influence et communication publique, un pari risqué ?

Face à la recrudescence des cas de contamination Covid-19 en France, le gouvernement s’organise pour trouver le moyen de parler aux jeunes et attirer leur attention là où ils se trouvent : les réseaux sociaux

 

INTERAGIR AVEC EUX SUR LEURS RÉSEAUX DE PRÉDILECTION

 

Que ce soit le président de la République, le premier ministre ou le porte-parole du gouvernement, tous s’adressent aux jeunes par l’intermédiaire de leurs réseaux sociaux favoris.  Jean Castex dans une vidéo sur son compte Instagram rappelle, à la veille de la rentrée scolaire, l’importance de respecter les gestes barrières. Sur son compte Twitter, Gabriel Attal annonce ouvrir une chaîne Twitch et donne rendez-vous tous les mercredi pour débattre. Des formats digitaux dédiés aux jeunes et qui reprennent leurs codes. Enfin, Emmanuel Macron, dans un thread sur son compte Twitter interpelle directement les influenceurs et les appelle à sensibiliser leur communauté pour combattre tous ensemble le virus. Les influenceurs semblent alors représenter un véritable levier pour diffuser des messages de prévention. 

LEURS ICÔNES LES AMBASSADEURS IDÉAUX : LA VRAIE FAUSSE BONNE IDÉE ?

 

Fin octobre 2020, quatre influenceurs sont invités à l’Elysée par Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, pour échanger sur la crise sanitaire et le Covid-19. Quatre influenceurs avec des lignes éditoriales plutôt orientées lifestyle : Enjoyphoenix youtubeuse beauté/bien-être, Justriadh comédien humoriste, Paola Loccatelli influenceuse mode et Léna Situations youtubeuse lifestyle. Tous ont le point commun d’avoir plus d’un million d’abonnés et donc une puissance d’impact conséquente. L’objectif pour le gouvernement: trouver avec eux LE bon moyen pour sensibiliser les jeunes afin de les inciter à limiter leurs contacts. A date, seule , qui comptabilise plus de 5 millions d’abonnés sur Instagram, semble avoir répondu présente à la sollicitation du gouvernement.

 

DES PRISES DE PAROLE QUI DIVISENT

 

Suite à sa venue à Matignon, Enjoyphoenix passe une journée en immersion dans le service de réanimation à l’hôpital Pitié Salpêtrière pour rencontrer le personnel soignant et commente leur quotidien dans  une vidéo publiée sur sa chaine YouTube et qui comptabilise plus de 3,6 millions d’abonnés. En plus de cette rencontre physique, confinement oblige, elle réalise un live sur son compte Instagram en compagnie de Gabriel Attal pour une session de questions / réponses sur la crise sanitaire. Comment cette activation est-elle perçue par les internautes ? Difficile à dire précisément tant les avis divergent. À en observer les commentaires, cette prise de parole est loin de laisser indifférent et ne fait pas l’unanimité. Alors que certains la jugent opportuniste et inappropriée, remettant en cause la légitimité d’Enjoyphoenix à prendre la parole sur ce sujet d’autres la trouvent au contraire courageuse, intéressante, et efficace.  Enjoyphoenix est-elle illégitime à prendre la parole sur un tel sujet ? Quoi qu’il en soit, ils étaient plus de 8000 à suivre son live avec Gabriel Attal et sa vidéo en immersion à l’hôpital comptabilise aujourd’hui près de 380 000 vues. Des contenus qui ont le mérite d’éveiller la curiosité et de faire réagir. 

 

YouTube video

 

INFLUENCEURS ET COM PUBLIQUE, LE MARIAGE EST-IL POSSIBLE ?

 

Si la communication publique se digitalise de plus en plus via l’utilisation de nouveaux réseaux sociaux et des contenus dédiés aux jeunes, le terrain de l’influence semble davantage risqué.  Risqué pour les influenceurs ; face à la polémique, Enjoyphoenix a dû rappeler le sens de sa démarche, non rémunérée, citoyenne avant tout. Il n’en reste pas moins vrai que nombreux sont ses détracteurs sur cette prise de parole. Un pari risqué pour le gouvernement ; s’associer à l’image d’influenceurs lifestyle avec de puissantes communautés participe-t-il à gagner l’écoute des plus jeunes ? Et surtout à les convaincre ? Les principaux concernés semblent attendre des prises de positions de leurs influenceurs en faveur de grandes causes mais peut-être pas qu’ils se transforment en porte-parole du gouvernement. Ce qui est certain c’est qu’avec la crise, l’influence semble avoir pris une autre dimension, une dimension citoyenne, qui se veut utile pour tous et engagée, reste à trouver le meilleur moyen de le faire.